Donne moi ce Winchester l'ami... tu ne le regretteras pas [Action][Terminé]

Il est très rare de nos jours que des gens ne patrouillent les environs de Dodge City sans armes. En effet, bien que la paix soit relative et que les sauvages n'attaquent pas régulièrement, il est important de se tenir en sécurité. C'est dans cette optique que Lawton se dirige vers l'Armurerie de la ville de Dodge. S'étant fait enlevé son arme dans sa dernière escapade contre les indiens, il se retrouve comme un cheval dans un jeu de quille; un desperado sans aucunes armes. Le vent le transporte tranquillement à travers la ville. Une fine lanière de cuir pend sur son épaule; celle qui jadis devait tenir une carabine, objet de son inquisition vers l'Armurerie. Ses pas grondaient contre le sol de bois de la bâtisse alors qu'il entrait. Son nez pouvait sentir que c'était l'heure du repas chez le vieil homme qui servait à l'armurerie. Bien que Lawton était un inconnu en ces murs, il savait que tous les gens dans le genre de l'armurier avait des choses à faire qu'il préfèrerait avoir à ne pas faire. Évidemment, Ellsworth allait en profiter. Il s'approcha du comptoir, arborant un sourire éclatant et tendant sa main devant lui;

"Moi c'est Ellsworth Lawton, j'suis enchanté de vous connaître m'sieur."

L'homme, en face, restait tout de même assez perplexe quant à l'identité véridique de son nouveau client. Il n'était pas coutume de crier son nom lorsqu'on était un bandit comme l'homme du Kansas mais, pour lui, c'était le chemin vers la gloire. Il enleva son chapeau et le déposa sur le comptoir, comme s'il avait quelque chose d'important à demander. L'homme devant, quelque peu désarçonné de voir autant de franchise et de simplicité put constater que le desperado n'était pas armé. Ce dernier reprit;

"Vous avez ici une carabine qui m'intéresse. Une winchester Model 1866 de Calibre .44 Rim Fire, est-ce exact? "

L'homme répondit, d'une voix simple et enrouée qu'il en possédait un exemplaire. Évidemment, la tension était palpable dans la pièce. L'homme derrière le comptoir croyait avoir à faire à un vol à main armée. Néanmoins, il en fut tout de même autrement;

"Je vous offre mes services l'ami. Je mets 25$ sur la table, j'effectue un travail pour vous et vous me donnez le winchester. Je prends aucune cotte sur le travail pour cette fois. Je sais tout faire, je commerce régulièrement avec les indiens et surtout, je n'ai pas très froid aux yeux. C'est comme le bon dieu qui vient vous voir, l'ami, demandez et vous recevrez."

Le desperado avait ses couleurs bien à lui. Très peu d'hommes dans son genre serait venu rendre une visite de la sorte à un homme aussi honnête que l'armurier. Par contre, derrière chaque homme honnête se cache un homme qui souhaite faire de l'argent...

L'armurier n'ayant reçu aucune visite de la journée pour le moment fut surprit de voir un étranger ainsi se présenter à lui.
Le regard fixe, les sourcils froncés il écouta ce que l'homme en face de lui avait à lui raconter, rien de bien bon à première vue.

Si c'était un vol, il n'hésiterait pas à ouvrir le feu, l'armurerie de Dodge est sans doute la seule échoppe à ne s'^tre jamais faite cambrioler par des hors la loi.

Des services plus vingt cinq dollars seulement pour une carabine de ce type là, l'armurier ne put s'empêcher de rire avant de lui répondre sans gêne.

« Vingt cinq dollars seulement ? Tu crois donc que tes services seront suffisants pour payer le reste ? »

Il fit mine de réfléchir un instant avant de reprendre.

« Je veux bien les vingt cinq dollars et j'accepte tes services mais pas pour un Winchester, désolé, à toi d'me dire si t'es d'accord maintenant. »

Un Winchester ne pouvait pas se vendre à un prix aussi bas et même si cet homme en face de lui avait l'air honnête, l'armurier ne changerait en aucun cas d'avis, c'est certain...

Lorsque l'armurier proposa sa contre-offre, il prit une mine déçue et fit un signe négatif de sa tête. L'armurier n'avait pas saisi ce que pouvait être l'offre du hors la loi. C'est certain que cet homme peut avoir des menus travaux qui sont beaucoup plus difficile à accomplir que d'autres. C'est aussi une certitude que cet homme peut user d'un homme de main de la trempe de Lawton pour la modique somme de 29$. Évidemment, Lawton sait être bon joueur et sait aussi que de négocier permet d'adoucir les moeurs. Il reprit lentement;

"Écoutez monsieur, je peux effectuer tous les travaux que vous voulez, que ce soit ce que vous voulez, et vous me dites qu'un homme de main de ma qualité ne vaut pas 29$? Écoutez, je mets 5$ de plus sur cette table et laissez moi vous rendre ce service, ce sera meilleur pour votre entreprise, meilleur pour moi, et non seulement c'est le mieux pour tout le monde, mais nous deviendrons du même coup de bons amis. Qu'en dites-vous?"

Le desperado souriait en faisant quelques clin d'œils au tenancier. Évidemment, il devenait clair que le hors la loi voulait même faire des travaux illégaux qui peuvent rapporter beaucoup d'argent à ce tenancier. Pour 24$, c'est très peu cher payer d'avoir un homme de main dans son genre. Évidemment, il n'avait pas encore beaucoup d'argent dans ses poches mais... si il y a une personne qu'il ne voulait pas à dos dans cette ville c'est bien celui qui vend toutes les armes de la ville. Il reprit;

"Vous voulez que je commerce pour vous avec des indiens. Je connais des Cheyennes dans le nord qui seraient très heureux que vous transigiez avec eux. Évidemment, je vous conseil d'éviter les Apaches, se sont les pires fourbes que vous ne trouverez pas en Amérique."

L'homme tentait de se faire rassurant et sympathique. Avec de la chance, il pourrait avoir la même carabine qu'il avait jadis. Peu importe le travail... tant qu'il a sa carabine.

L'étranger ne semblait pas avoir saisit que dans une ville comme Dodge il ne vaut mieux pas discuter quand l'on est pas en position de force.
L'armurier pourrait très bien lui coller du plomb dans la poitrine est dire au marshal que cet étranger avait essayé de le voler mais il ne fit rien pour le moment.

Agacé plus qu'autre chose par cet homme, il l'écouta parler une nouvelle fois désespérément, conscient qu'il n'était pas décidé à comprendre.
A peine l'étranger eu t-il finit sa dernière phrase que l'armurier répliqua aussitôt.

« C'est non ! Soit je prends les vingt cinq dollars et vos service pour un autre modèle de fusil de mon choix soit vous payez le prix fort pour un Winchester ! »

Décidé à avoir le dernier mot, l'armurier n'allait pas se laisser faire pour autant, au prix que coutaient les armes, il ne pouvait pas se permettre de faire une telle offre avec l'une des meilleures carabines du moment.

L'armurier avait fait son choix. Évidemment, il avait le gros bout du bâton, mais, sans le savoir, l'homme venait de se faire un ennemi. Néanmoins, le visage d'Ellsworth Lawton restait celui d'un joueur de poker professionnel; il ne sourcilla même pas aux propos de son interlocuteur. Il le regarda dans les yeux de son regard vert profond et reprit;

"Écoutez, armurier, j'entends votre réponse, je comprends vos propos et vos raisons. Néanmoins, sachez que plus jamais je ne vous offrirai mes services car aujourd'hui vous n'avez pas été sympathique à ma cause. Jamais je n'oserai me mettre à dos un homme aussi important que vous, néanmoins, vous comprendrez que plus jamais je ne voudrai travailler pour vous. Je vous prendrai dans ce cas, un 1856 Lemat Calibre .44."

L'homme n'avait pas été insultant. Il n'avait fait que mettre le points sur les i. Lawton n'avait pas hésité avant de dire son deuxième choix d'arme, chose qui est totalement surprenante considérant que cette arme n'est pas la plus typique. Il compta dans les trente billets qui étaient sur la table, seize d'entre eux et les laissa sur la table. Un visage de marbre, celui d'un homme d'affaires sans aucune émotion venait habiter le faciès d'un homme qui auparavant avait été hautement expressif. Il regarda son homologue pour vous si tout se passait bien.

Lawton le savait bien, il savait que ce n'était pas une manière normale de faire des affaires, mais il aurait cru qu'un homme aussi brillant que l'armurier aurait pu capter sa chance... malheureusement pour Lawton et pour l'armurier... ce n'est pas le cas.

L'armurier n'avait certes pas été très sympathique avec cet étranger mais des gens sympathiques, il n'y en avait aucun ou presque à Dodge City.

Il ne réagit pas quand à ce que l'homme en face de lui n'hésita pas à lui balancer en pleine poire et il se contenta d'aller lui chercher son arme.
Préférant rester professionnel avant tout, c'est avec une petite boite renfermant l'arme en question et quelques munitions qu'il revint derrière son comptoir, posant le tout sur celui ci.

« Seize dollars s'il vous plais. »

S'il continuait de parler avec lui, il est certain que la situation se terminerait en véritable fusillade...

C'est sans plus tarder que le desperado déposa les seize dollars sur la table de l'armurier. Il remit son chapeau, l'inclinant vers l'avant en signe de salutations tout de même poli et tourna les talons au vieil homme. Évidemment, ce n'était pas l'amour entre les deux hommes, mais en vérité il n'en avait cure; il savait que dans trois jours le vieil homme ne se souviendrait peut-être même plus de son visage tellement tout le monde à des gueules de merde dans le coin.

Il prit le temps d'observer l'arme en question. Le barillet, neuf, encore tout noir de sa création en usine. Le manche, fait en véritable bois encore finement travaillé donne une poigne très accrue au tir. Tout de même satisfait de son acquisition, Lawton rangea le pistolet dans son holster de gauche. Le seul holster a pistolet qu'il possède. Évidemment, il était content de pouvoir se défendre une fois pour toute dans cette ville, mais encore une fois, la lanière qui servait à tenir son habituel Winchester restait vide. Il reprit son chemin vers le saloon, l'endroit où il dormait. Évidemment, la tâche de la journée était de se trouver un travail afin de pouvoir payer le saloon, mais aussi pouvoir se payer la carabine en question.

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