Une nuit presque tranquille...

Une journée... Une journée entière à cavaler à travers le désert brûlant sous un soleil de plomb... Normal que tous les recherchés prennent asile à Dodge City... Il faut vraiment avoir de bonnes raisons pour venir dans cette ville perdue au milieu des domaines indiens... Mais Jesse avait une bonne motivation...

Sa gorge aride lui faisait croire qu'il avait avaler des kilos de sable et de poussière. Mais le pire était les courbatures et les nombreuses saccades à l'entre jambe que vous donne un cheval lancé au galop. Il avait bien dû faire quelques pauses, ne serait-ce que pour reposer sa monture, mais elles ne furent ni assez nombreuses, ni assez longues pour étancher sa fatigue.
Lorsque le soleil déclinant découpa l'horizon, ils put enfin apercevoir la silhouette de la ville. Sans s'attarder plus, Jesse s'était précipité vers le saloon: la visite touristique de Dodge attendrait bien, avant tout, il devait sauver sa gosier...
Lorsqu'il pénétra dans le débit de boisson enfumé, ils du se frayer un chemin jusqu'au comptoir. De ce qu'il avait compris, une nouvelle chanteuse venait d'être engager et nombre de curieux venait écouter et admirer la belle plante. Jesse l'aurait sans doute trouver jolie, aurait même peut-être dit qu'elle avait du talent, mais le voyage l'avait tellement fatigué qu'il sentait comme une fusillade dans son crâne. Il aurait même gueuler à travers la taverne à l'artiste de meugler si sa voix n'était pas tenaillée par la sécheresse. Au bar, c'est à peine si le barman entendit sa voix commander un lait de chèvre. Malgré les quolibets des autres alcooliques, il vida le premier d'un trait avant d'en commander un deuxième qui subit le même sort. L'aubergiste essaya bien de lui demander ce qui lui était arriver pour avoir une telle soif, mais Jesse ne lui répondit pas, demandant simplement s'il lui restait des chambres.
Le patron n'insista pas et lui donna une clé. Néanmoins, il insista lourdement pour que l'étranger prenne un bain avant de se mettre dans ses draps propres. C'est que Jesse lui avait déjà salopé son parquet en entrant, à tel point qu'on le croirait accouché du désert. Jesse accepta, se disant que de toute façon, vu le bordel ambiant et ses insomnies chroniques, il ne s'endormirait pas tout de suite.

Il monta donc à l'étage, déposa ses quelques affaires sur une chaise et trempa son popotin dans une baignoire remplie d'eau tiède. Malgré les cloches qui résonnaient dans sa tête, il réussit à se souvenir comment se servir du savon.
Le bain l'apaisa, ses muscles se détendirent, son esprit aussi. En bas, on entendait déjà moins de bruit, la brailleuse avait baissé d'un ton, l'auberge fermerait sans doute bientôt ses portes...
Il enfila son pyjama, se mit au lit et attendit que la brailleuse se taise pour de bon. Il entendit tirer les chaises, le patron ranger les tables et balayer le plancher. Il y avait surement moult endroits plus calmes pour se reposer, mais Jesse aimait plus que tout les saloons, ses lieux de vie où même la fermeture vous berce.

Morphée prenait enfin d'assaut la petite ville de Dodge city. Lentement et la fatigue aidant, Jesse se sentit attirer dans un sommeil profond, un sommeil de bébé, ce sommeil si précieux dont il n'avait plus goûter la douceur depuis longtemps. Il était déjà dans le royaume des songes lorsqu'il entendit dans ses rêves un air électrique de guitare et un chanteur mexicain qui l'accompagnait. Puis un faux accord et la voix s'arrêta pour recommencer de plus belle au début de la chanson. Nouvelle fausse note, nouveau recommencement, tout cela devenait insupportable, était-ce la vengeance sournoise de Chico?

Jesse ouvrit les yeux. Non, cette voix ce n'était pas un rêve. C'était son voisin de chambre qui n'avait pas trouvé de meilleure idée que de jouer de la guitare lorsque les plus ou moins honnêtes gens étaient couchés. Décidément, ces bouffeurs de tortillas n'avaient vraiment aucun savoir vivre, il fallait les civiliser avec du plomb dans la tête... Furieux d'être privé de sommeil et plus encore par un type qui s'entraînait à la guitare, Jesse pris la grande décision de se lever. Le visage creusé par les cernes d'un homme qui n'a que trop peu dormi, il s'habilla: c'est à dire qu'il mit son ceinturon et son chapeau sur la tête. Il se sentait tout nu sans et pourtant nu, il était en partie puisque son pyjama était lacéré du bas du dos jusqu'aux fesses. Il sortit en trombe de sa chambre, claqua sa porte et commença à cogner de toutes ses forces sur la porte de son voisin en hurlant comme un damné:

- C'est pas fini tout ce bordel ! C'est l'heure de dormir coyote ! Sors de là si t'es un homme qu'on règle nos comptes !!!

____________________
[Le rp est ouvert à tous bien sûr, je précise que je tape sur la porte de Rafael pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. mais j'imagine que les autres locataires peuvent être déranger par tout ce tintamarre et sortir dans le couloir...]

[RP en cours : Une nouvelle vie s'annonce (PV Helen & Trent)]

Je venais de sortir du bureau, en direction du saloon. Comme j'en étais tout près, je m'étais dit que ce n'était pas la peine de prendre Storm avec moi, et je l'avais donc laissé près du bureau, attaché au poteau. Je marchais donc le long de la rue, mon fidèle Remington à la hanche et insigne fixée sur mon gilet. Le soleil commençait à se coucher. La journée se terminait, petit à petit. J'approchais du saloon. En entrant, j'avais aperçu le barman. Je lui posa la question :

- Je cherche Rafael Salvatore. Un ami qui vient d'arriver. Tu ne l'aurais pas vu, par hasard, Bill ?
- Si Monsieur Jackson ! Il est en haut, je lui ai donné sa clé. Il avait une guitare avec lui d'ailleurs ... J'sais pas c'qu'il compte en faire ! Hahaha
Tandis que Bill se mettait à rire, je terminais :
- Okay ! Je vais aller le voir ! Quelle chambre ?
- Vous la trouverez tout au bout, à gauche, avant l'autre couloir.
- Bien ! J'y vais.

En montant les escaliers, j'avais aperçu un gars, plutôt énervé qui tapait comme un forcené à une porte, parce qu'une guitare faisait un peu trop de bruit. J'avais de suite conclu qu'il s'agissait de Rafael. Sans hésiter, je m'étais donc approché de la porte :

- Laisse l'ami ! Je vais m'en occuper ! C'est un ami à moi ... RAFAEL ! C'EST MOI : LEROY ! J'ENTRE ...
J'ouvrais donc la porte, pour le voir là, dans sa chambre, jouant de sa guitare.
- Rafael ! Cela faisait si longtemps ! Comment tu vas depuis le temps ? J'ai su que tu étais arrivé en ville, j'avais demandé à ce qu'un gars de la gare me prévienne. Je vois que tu n'as pas eu trop de mal à te trouver une chambre.

En effet, j'avais rencontré Rafael il y avait des années de cela. On s'était rencontré lorsque que sa route avait croisée la mienne, au Mexique. J'y avais été de passage, plutôt forcé, lorsque je cherchais des petits boulots de cow-boy, histoire d'avoir un peu d'argent. A ma venue, j'espérais qu'il est une réaction ...

"C'est ouvert, señor"

La personne entre en poussant la porte, à la seconde qui suit je le reconnais , et je suis surpris par son badge sur la chemise. Ma réaction est immédiate à la vue de cette ancienne connaissance que je n'ai pas du tout peine à reconnaître. Je laisse ma guitare et accours pour lui serrer la main.

"Leroy ! C'est toi, amigo ! Oh que je suis content de te voir ! Ça fait longtemps, non ?" lui dis-je avec un grand sourire aux lèvres.

Je lui serre la main, non, je la secoue comme un forcené, ce vieil ami, ce cow-boy qui aspirait au poste de marshall auquel je rendais ponctuellement visite pour prendre un de ces cafés mexicains du feu de dieu. Rien qu'à sa tête, je ne l'aurais pas reconnu de suite, mais son allure reflète encore à la perfection celui de l'éleveur de vache, du bon-à-tout-faire reconverti. Il a bien mûri, son visage s'est bien durci, mais par contre ses cheveux n'ont pas bougé d'un poil !

"Ah tu ne peux pas savoir à quel point je suis content de te voir Jackson ! Assied-toi donc, ne reste pas planté là ! J'ai ramené du café mexicain, du vrai du pur !"

Alors que Jackson se met tranquillement à l'aise sur mon petit tabouret de chevet, j'aperçois une autre personne qui grimace d'agacement, mais pourquoi donc ?

"Hola señor, vous avez un problème ?"

Hé bah voilà, sans la panoplie complète, forcément, ça le faisait moins... Un type l'avait doublé tranquillement pour souhaiter la bonne nuit à son ami. Maintenant, ils allaient faire la fête à deux... Hélas pour lui, Jesse avait trop l'esprit embrumé pour s'apercevoir que l'ami en question était marshall.
L'étranger venait de s'asseoir sur un tabouret près du lit de son ami, près à taper la causette alors que le chasseur de prime était toujours debout, ignoré de tous, comme invisible...
Enfin, on lui adressa la parole:

"Hola señor, vous avez un problème ?"

Fatigue, Colère, Haine... Le côté obscur s'emparait de Jesse Montana... Son regard d'acier se fit plus dur, sa démarche plus lente et son pas pesant. Le plancher craquait sous chacun de ses pas jusqu'à ce que l'homme en pyjama cesse de le torturer:

- Un problème...

Un ange passa...

- Jesse Montana n'a jamais de problèmes. Par contre toi gringo, tu risque d'en avoir un gros si tu n'arrêtes pas ta guitare tout de suite. Il fait nuit, j'ai cavalé toute la journée et j'estime avoir droit au sommeil. Alors à partir de maintenant si je t'entends foutre encore le bordel, je t'offrirais le repos éternel...

Sur ses dernières paroles, la main de Jesse se posa sur son peacemaker. Son regard glacée se plante à présent vers le visage pâle.

- Et ça vaut pour toi aussi, gringo...

Il dit ces paroles en caressant son arme, mais il est fou ! Il ne va pas me tirer dessus pour une simple chanson ? Ne suis-je pas un bon guitariste ?
Il regarde Leroy et lui lance négligemment, comme si il n'avait pas vu son badge de marshall :

"Et ça vaut pour toi aussi, gringo..."

Quoi ? Il menace un marshall ? Et Leroy en plus ! C'est une brave personne, pourquoi lui en voudrait-il ? Plus je regarde l'homme et plus je m'aperçois qu'il est fatigué, à croire que ce qu'il a dit est vrai, on croirait voir un mort-vivant ! Je dois le calmer le plus vite possible, sinon il risque de commettre l'irréparable !

"Mais c... calmez-vous señor Montana ! C'est pas un problème, il fallait le demander gentiment ! Oui, d'accord, je vais arrêter de jouer de la guitare pour cette nuit, calmez-vous ! Mais vous auriez quand même pu le demander plus gentiment enfin !"

Sur ces mots, je me sens quelque peu pressé de lui claquer la porte au nez, juste pour être sûr qu'il ne me pointe pas son revolver à la figure, mais je tente de rester poli face à la peur.

"Alors... bonne nuit señor."

A ce moment là, tout ce que je veux, c'est qu'il parte sans faire d'histoire et revienne à sa chambre, sans quoi je risque de devenir vraiment nerveux...

L'homme qui menaçait Rafael, avait vraiment l'air bien remonté. Il s'était vraiment décidé à le faire taire pour une histoire de chanson. Il n'y avait pas de raison de sortir son arme pour ça. Il pouvait très bien le demander gentillement. Je voyais en plus dans le regard de mon ami, que l'étranger le gênait. Je savais bien que énerver les gens, n'était pas des les intentions de Rafael. Au contaire. Il aime d'ailleurs le contact. C'est un bon vivant. Et cela s'illustrait bien devant l'homme qui l'engueulait : on prenait un café ensemble.

C'est quand Rafael lui avait demandé s'il y avait un problème, que ce dernier avait répondu qu'il n'avait jamais de problème, mais que Rafael allait en avoir s'il n'allait pas arrêter avec sa guitare ! Et il termina même en disant que s'il entendait encore un son de guitare, qu'il allait offrir le repos éternel à mon ami !

A ces paroles, je commençais lentement à m'enerver. J'allais le lui faire savoir, lorsqu'il ajouta quelque chose de plus :
- Et ça vaut pour toi aussi, gringo...
Comment ? Pardon ? Il avait oser parler de cette manière à un homme de loi ! Il allait entendre parler du pays ... Mais de façon plutôt calme :

- Dis moi, étranger ! Tu n'aurait pas vu à qui tu t'adresse ? Je m'appelle Leroy Jackson, et je suis Marshall à Dodge, assistant de Mr Deckard ! Je pourrais te faire coffrer pour ce que tu viens faire ici ! Tu ne tueras aucun homme, et encore moins mon ami Rafael ! Il ne voulait pas t'offenser, et je le sais ! Il s'en excuse d'ailleurs. Alors maintenant que cette histoire est réglée, je te conseille de retourner dans ta chambre, si tu ne veux pas finir la nuit en cellule. Est-ce assez clair, "l'ami" ?

J'attendais de voir sa réaction, ma main posée mon Remington, le regardant droit dans les yeux ... Toujours était-il que, pour son cas, vallait mieux aucun débordement !