Une bien mauvaise posture [ Holly ] - terminé

Il y a de cela une journée et une nuit entière, un peu plus au sud...

Ce fut la première fois que je ressentais cette sensation assez étrange, celle d'un homme qui revient à lui alors qu'il a été frappé quelques instants plus tôt à la nuque.
Un regard encore un peu flou, des cris autour de moi, des paroles que je ne comprends pas forcément mais surtout, le fait que je ne puisse plus bouger mes mains.
Elles sont liées entre elles dans le bas de mon dos, c'est affolant plus qu'autre chose car en plus de ça, j'ai l'impression d'étouffer, d'avoir perdu la tête et pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment peur pour ma vie.
Alors que ma vision revient peu à peu, je découvre alors avec horreur l'endroit dans lequel je me trouve. Il s'agit d'un campement indien dans une grotte mais il ne s'agit certainement pas de leur campement principal.
Je me trouve allongé aux cotés d'un feu de bois alors qu'une dizaine de ces sauvages forment un cercle autour de moi en chantant. Tout le monde sait ce qui se dit au sujet des indiens, s'il vous capture, les chances de s'en sortir vivant son très minces.
Continuant de reprendre conscience peu à peu, je réalise alors que je ne suis pas blessé, hormis quelques égratignures au visage. Les yeux injectés de sang et je ne sais d'ailleurs pas pourquoi mais je sens que ceux ci sont légèrement gonflés.
Qu'est ce qu'ils m'ont fais, pourquoi est ce que c'est tombé sur moi.

« Où... où est c'que j'suis ?! »

Tous alors s'arrêtèrent de chanter en même temps, tout ceci ressemble vraiment à un cauchemars, c'est une expérience des plus effrayantes je dois l'avouer.
Un des leurs se redressa alors pour venir se rasseoir cette fois ci à coté de moi. Lentement, je redresse le haut de mon corps pour m'asseoir à mon tour, toujours sans pouvoir bouger mes mains.
Il me fixe d'un air sévère et alors que je suis le moindre de ses mouvements, celui ci sortit alors une maigre bourse sous mes yeux qu'il ouvrit avant d'en laisser sortir quelques fragments d'or.
Je reconnais cette bourse, c'est celle que j'ai dérobé à un jeune voyageur quelques jours plus tôt.

Indien : « Tu as volé or pour échanger contre armes. »

Je comprends alors, ce jeune voyageur devait être un des rares visages blancs à avoir une liaison avec les indiens. Il devait sans doute faire le transfert entre le campement indien et un marchand d'armes quelque part dans la région.
A part approuver ce qu'il dit, je ne vois rien d'autre à faire mais je dois quand même essayer de sauver ma peau même si ces sauvages ne veulent parfois rien comprendre.

« Comment savoir que cet or vous appart... »

Indien : « Par ta faute, nous n'avons pas eus les armes, tu vas le payer de ta vie ! »

Rien à faire, ils ne veulent pas comprendre. La panique s'empare peu à peu de moi alors que mon regard se balade dans le petit espace dans lequel nous sommes.
Je vois certains de ces sauvages avec mes armes, d'autres avec des biens qui m'appartiennent, si je dois vivre, jamais je ne pourrai partir sans tout mon matériel.
Une nouvelle fois je fixe cet indien qui semble être leur chef sans doute, ne disant plus un mot, je sais que si j'en fais trop, ils risquent bien de me tuer dans l'immédiat, chose que je cherche à éviter à tout prix.

Indien : « Ton heure arrive... »

Pas le temps de répliquer, de dire quoi que ce soit que l'on vient à nouveau me frapper au niveau de la nuque.
Mes yeux se ferment automatiquement, me laissant sombrer dans un sommeil forcé pour à nouveau reprendre conscience un peu plus tard.
Je n'ai alors plus du tout les même sensations, j'ai froid, je sens du vent venir frapper mon visage, je ne suis vêtu que de mon bas noir, de ma paire de bottes salie par le temps et d'une chemise au col légèrement déchiré, laissant entrevoir le haut de mon torse.
Une nouvelle fois, mes yeux s'ouvre à nouveau, mes mains sont une nouvelle fois liées dans mon dos mais cette fois ci, c'est à un pieu en bois que je suis attaché. Il fait nuit, impossible de savoir où je me trouve.
Ce que je sais, c'est que le jour ne va pas tarder à se lever et la chaleur avec lui qui va tomber brusquement. Le danger est également plus que présent entre les animaux, les autres hors la loi, les soldats, n'importe qui peut alors décider de mon sort en quelques instants.

J'ignorais encore que les indiens m'avaient transportés pendant de longues heures vers le nord, je n'étais plus à la frontière du Mexique mais non loin d'une ville appelée Dodge...

Sale voleuse... répéta-t-il plusieurs fois calmement les mains liés et claudiquant

Tais toi Ben. J'emprunte, je ne vole pas.

Ben Benton. Un hors la loi qui avait la manie de s'évader des prisons. C'était la quatrième fois qu'il s'évadait des différentes prisons et c'était la cinquième fois qu'elle le récupérait. Mais cela commençait à être long et répétitif, au point qu'elle ne prenait plus de plaisir à le courser. Il était le genre d'hommes à vouloir vous faire craquer, à perdre patiente et faire un mauvaise pas. Sauf que là, elle était à cheval, il avait les mains attachés, et elle tenait son fusil. Bon, le fusil était vide et était de très mauvaise manufacture. C'était le genre d'objet qui pouvait exploser au visage et faire plus de dégâts à l'utilisateur qu'à la cible. C'était qui qui tenait la culotte? Certainement pas Ben. Il avait tenté de s'enfuir mais tout ce qu'il avait gagné c'était une blessure à la jambe à cause d'une lame qu'elle lui avait lancé.

Il se peut qu'on dise que je suis lâche parce que tu n'auras pas d'armes, mais qu'importe, si tu continues à parler comme une fille de joie et je t'arrache la tête …

Tu parles, toi, tu es assises sur ton cheval et moi je marche depuis toute la nuit...

Mort ou vif, le prix est le même... dit-elle d'un ton las, n'entendant presque plus ses jérémiades.

Will lui donna un coup de crosse derrière la tête et lui ordonna d'avancer. Tout ce qu'elle savait c'était que dans cette direction, il y avait une ville du nom de Dodge city et que c'était une mine d'or pour tous les chasseurs de primes. Observant les grandes plaines qui se dressaient devant elle, elle pouvait apercevoir l'aube pointer son nez. Il y aurait certainement une heure de marche encore pour arriver dans la ville, mais les panneaux étaient souvent trompeurs.

Oh, Will, tu vois cette chose là-bas? Dit-il en s'arrêtant devant fermer les yeux pour voir à travers les rayons du soleil. C'est quoi? Y a quelqu'un qui est attaché!

Et alors? Il doit avoir une bonne raison d'être attacher, non? Certainement une personne comme toi: un vaurien. Allez on ne perd pas de temps.

Va l'aider, ça ne te coute rien... et ça fait de toi, une sainte...

Es-tu stupide à ce point, Ben? Dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

J'ai les mains liées, et ma jambe souffre encore de son coup... tu crois que je peux aller loin?

Un soupir plus tard, elle lui fit un signe de tête d'avancer en direction du bonhomme attaché. De toute manière, c'était la direction dans laquelle ils devaient allés. Autant faire une pierre deux coups et voir si elle ne pouvait pas tirer quelque chose de lui. S'approchant petit à petit, elle put voir les formes d'un homme attaché à un poteau. Soit c'était le coup d'homme civilisé qui voulait se venger de lui, soit c'était un coup des indiens. Mais les indiens étaient plus vicelard que les autres. Les hommes dit « civilisés » ne perdaient pas de temps et tirés avant de réfléchir à un moyen de faire souffrir l'autre.

On fait un deal, Ben, dit-elle en mettant son bandeau sur le visage. Je t'arrête, je récupère les sous qu'il y a sur ta tête, tu t'évades et on partage...

Je voyais déjà la chose comme ça Will, dit-il en appuyant sur son surnom.

A condition que tu m'aides sur ce coup, je ne parlerai pas, tu diras qu'on est des arnaqueurs et surtout fermes là sur le sujet de ... Si c'est un bonhomme comme toi, on partage la somme...

Je deviendrai alors un chasseur de prime non? Ah, très drôle... Soixante, quarante sur ce coup Will. J'aurais besoin de sous pour me remettre à neuf. Être un hors la loi, ça à un prix...

Elle ne répondit pas tout de suite, comme pour réfléchir sur la question et à une bonne dizaine de mètres de l'homme attaché, elle accepta. La jeune femme lui détacha les mains et le laissa se masser les mains. Une fois à quelques mètres de l'homme qui semblaient perdue, elle le regarda caché sous son bandeau qui voilait une partie de son visage. Ses cheveux étaient attachés et cachés sous son chapeau. Ben s'approcha de lui et alla le détacher.

Hola, l'ami, t'es dans une mauvaise position. Attend, attend, je vais t'aider... Moi, c'est Ben et lui c'est Will!

Holly le regardait faire, silencieusement. Elle surveillait les moindres gestes du hors la loi et écoutait chacune de ses paroles. Un murmure et il était mort... L'homme pourrait se poser la question de pourquoi il n'y avait pas deux chevaux et qu'un seul détenait les armes qui d'ailleurs était sortie et était prête à être utiliser. D'une main, elle tenait les rennes et de l'autre, elle avait son arme en joug. Connaissant Ben, sa volonté de survire et ses paroles qui vomissaient que des mensonges, elle restait sereine. Au pire, elle aurait sa lame pour en tuer et un le second aurait une balle dans la tête, au risque de sa propre vie...

[pas top top]

Le regard encore un peu flou, je réalise peu à peu la situation dans laquelle je suis alors que je ne sais pas encore comment je vais me sortir de là.
Il faudrait un véritable miracle, le désert et les plaines sont vastes, il faudrait vraiment qu'avec un peu de chance, quelqu'un passe par là mais je n'ose pas y croire un seul instant.
D'ici quelques minutes, le soleil sera parfaitement visible et avec la chaleur, je ne me donne que quelques heures à vivre, pas plus, je connais bien le désert et pour cause, j'y ai passé des journées entières par le passé.
Mais là, sans eau et surtout dans l'incapacité de me couvrir la tête, mes chances de survie sont vraiment minime, surtout si je n'arrive pas à me défaire de mes liens.
Dans mon cas, certains auraient adressés une dernière prière mais moi, je sais qu'il y a toujours une chance même si ce monde assez cruel n'en offre que très peu.

Il y a toujours un moyen même si ces sauvages ont trouvés la façon d'attacher mes mains entres elles de façon à ce que je ne puisse pas bouger.
Cet or a une certaine importance à leur yeux à ce que je vois et quand j'en aurais l'occasion, je ne manquerai pas de me lancer sur cette piste de la richesse. Je vois déjà, des montagnes de pierres dorées qui peuvent rapporter gros à la revente.
Ce que je peux en tirer de tout ceci, c'est que les indiens ont trouvés des revendeurs qui acceptent de leur fournir des armes en échange d'un peu d'or, j'ai toujours été contre le fait de vendre des armes aux sauvages, ce n'est pas une bonne chose.

Les minutes passent assez lentement, je n'ai toujours pas la moindre idée de la façon dont je vais me tirer d'affaire et pourtant, il le faut.
Ce n'est pas la façon dont je dois mourir, surement pas par la main des indiens, c'est hors de question, je ne me suis pas batut toute ma vie pour en arriver là.
Baissant la tête, laissant mes cheveux mi-longs passer sur les deux cotés de mon visage, des bruits de sabot se font entendre et pourtant, je ne réalise pas encore, pensant tout d'abord que c'est mon esprit qui me joue des tours.
Et pourtant non, tout ceci est bien réel, y aurait-il quelqu'un qui s'approcherait de moi. Si c'est le cas, je dois être d'avantage plus prudent, on ne sait jamais sur qui l'on peut tomber.

Les bruits de sabot se sont arrêtés laissant place à des bruits de pas autour de moi. Une nouvelle sensation au niveau de mes mains, quelqu'un est venu me détacher.
Alors que mes mains se libérèrent, je ne put me retenir de tomber lentement en avant sur le sol, mes mains cette fois ci face à mon corps. Celui qui vient de me libérer semble m'adresser la parole pour faire des présentations un peu rapide.
Je n'ai même pas eu le temps de voir qui était là et à ce que j'entends, il sont deux. Ouvrant lentement les yeux, je me retrouve face à la fine couche de sable chaud du sol.
J'ose enfin redresser la tête pour tomber nez à nez avec le canon d'un fusil ce qui explique la méfiance de ceux ci mais comme ils peuvent le voir, je ne suis pas armé.
Mes poignets sont d'un rouge presque couleur sang et la douleur est vraiment atroce alors que je me relève enfin, tenant cette fois ci sur mes deux jambes.
Je regarde tout d'abord la silhouette masquée tenant fermement le fusil avant de regarder par dessus mon épaule pour découvrir le visage de celui qui m'a libéré sans même que je crie à l'aide.

« Je... je vous suis redevable... »

A nouveau je regarde l'inconnu tenant l'arme.

« A tous les deux mais... où sommes nous ? »

Il est vrai que je suis un peu dépaysé, je n'ai pas le souvenir d'être déjà passé par ici...

Il semblait être complètement dans les vapeurs. Soit il avait trop fumé le calumet de la paix, soit les indiens l'avaient attaché et ils devaient moisir ici depuis quelques heures. Il n'aurait pas survécu à la fraîcheur de la nuit et à la chaleur des plaines désertiques plus d'une journée. Et les animaux qui trainaient dans le coin, non, il être là depuis quelques heures où bien une nuit maximum...

Simple précaution l'ami, dit-il en passant rapidement les mains sur des zones où aurait pu se cacher des armes, tel des lames et autres.

Mais on l'avait bien détroussé même pas de quoi chasser pour se nourrir s'il arrivait à s'en sortir. Holly se demanda s'il avait une bourse sur lui, mais Ben l'aurait sentie et lui aurait fait un signe. Ou non. Il aurait très bien pu garder cela pour lui. Mais allait-il détrousser un pauvre homme?

Mais non, c'est pas la peine, tu ne nous dois rien! Dit Ben en lui donnant une tape à l'épaule. C'est normal, on allait pas te laisser crever là alors tu étais sur notre chemin! Ah, Will, on est pas loin de Dodge city c'est ça? Hein?

Holly acquiesça d'un simple geste, ne détachant pas son regard noir du bonhomme.

J'y crois pas. Tu m'amènes vraiment là-bas?! Mais c'est un petit coin paradisiaque!

Ben se mit à rire tout seul. Un paradis pour les brigands certainement, et un paradis pour ses poches pensa-t-elle en ne bougeant pas son arme. La question qu'elle attendait de la part de Ben, c'était qui était cet homme et que venait-il faire dans les environs. Will était tranquille à suivre les monologues de Ben qui aurait pu être acteur, ou l'avait été dans une vie antérieur. Mais la jeune femme exécrait cette façon d'être. Une vermine qui aurait fait n'importe quoi pour survivre...

Dis l'ami, tu te sens de marcher ? Tu veux qu'on t'y emmène? Le temps de te remettre sur pieds...

Qu'est-ce qu'il entendait par là? Il comptait la faire descendre de son cheval? La jeune femme fronça les sourcils mais ce n'était pas visible, en partie à cause du chapeau qu'elle avait légèrement mis en avant et du foulard. Elle était totalement inexpressive, mais c'était une habitude à force. Ces ennemis l'appelaient le silencieux. Mais dès qu'ils entendaient les cordes de sa voix, ils changeaient d'attitude, ils rigolaient et après ils pleuraient tous les saints quand ils étaient derrière les barreaux. Le cheval hennit soudainement, se mettant à cabrer sans raison apparente. Holly manqua de tomber mais elle n'avait pas lâcher les rennes. Elle avait l'habitude des bestioles craintives. Cependant l'animal ne cessa pas, et par la force des choses l'arme tomba au sol. Des deux mains, Will serra les rennes et tira sur elles, se qui calma légèrement les choses. Le cheval venait de piétiner un serpent qui n'avait pas survécu au coup de sabot. La jeune femme sauta les pieds joints au sol et ramassa l'arme sous le regard légèrement stressé du hors la loi. Il aurait eu l'occasion de récupérer l'arme et la tuer en un seul coup. Bon, il n'aurait pas été au courant de la mauvaise manufacture de l'arme, mais cela c'était une autre histoire. Elle regarda les deux hommes, continuant à tenir les rennes tout en donnant quelques tapes assez vives sur le cou de l'animal...

Ces deux hommes ne m'attirent pas confiance, je ne sais pas qu'elles sont leurs intentions mais je n'ai pas envie d'en savoir plus à leur sujet.
Pour avoir ainsi le visage masqué, il faut bien que l'on ai quelque chose à se rapprocher et je sais de quoi je parle, dans le domaine, j'en ai usé des foulards entre les vols, les courses à travers le désert et autre.

Celui qui a eu la gentillesse de me détacher finit par exprimer ses doutes en me fouillant de façon à être certain que rien n'est dissimulé sur moi. Comme il peut le voir, je ne possède rien du tout, hormis peut-être quelques dollars.
En l'espace de quelques jours, j'ai tout perdu, tout l'argent et l'or que j'avais dérobé ces dernières années, tous ces objets précieux pour lesquels je commençais à avoir de l'affection.
Il me faut un nouveau point de chutte si je veux pouvoir me relancer et rapidement, j'en ai besoin car cela faisait longtemps que je n'avais pas connu une telle défaite.

Il me fait savoir que je ne leur suis redevable de absolument rien, trop honnête pour être vrai, il m'a l'air d'être un sacrez menteur celui là.
Des bonnes âmes comme il le prétend en être une, ça n'existe pas dans le Far West, il va surement me demander de lui rendre un service ou deux par la suite auquel je serais forcé de répondre par une mort certaine afin qu'il ne me pose plus le moindre soucis.
C'est comme ça mais je vis dans cet univers depuis toujours ou presque, donner la mort ne me fait pas peur, je sais ce que cela fait de retirer la vie à un homme.

Dodge City, c'est bien ce qu'il a dit. C'est une petite ville frontalière sur le territoire Américain, j'ai entendu pas mal de rumeurs sur cette ville et je compte bien les suivre.
Voilà, en quelques instants seulement, j'ai choisis ma nouvelle destination, ma nouvelle ville dans laquelle je vais pouvoir travailler un peu avant d'entamer quoi que ce soit.
Il me faudra du temps et de l'argent mais je pense bien y arriver et d'ici quelques semaines, je serai à nouveau capable de redevenir l'homme que j'étais auparavant.

Il me demande alors si je suis capable de marcher et si je veux bien les suivre jusqu'à cette même ville.
Je ne vais pas refuser et retourner au Mexique pour une nouvelle fois être confronté à ces sauvages de culs rouge, c'est hors de question.

« Je peux marcher et oui, il faut que je rejoigne la ville la plus proche, je vous suis. »

A peine le temps de finir de prononcer ma phrase que déjà, la monture présente commença à se cambrer, me laissant sans réaction.
Juste le bruit du métal et du bois constituant un fusil qui tomba au sol attira mon attention. Le temps de voir à quel point ce fusil est vraiment des plus médiocres mais ce n'est pas important pour le moment.
Ce Will vient de réussir à calmer l'animal et a ramassé son arme, je ne sais pas ce qui se passe mais la situation est plutôt tendue je dois dire entre ces deux hommes, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
Ca ne me concerne pas après tout, tant que ces deux là me ramène à la ville la plus proche, je ne vais pas me plaindre...

Holly finit par remonter à cheval, une fois la bête calmée. Ben semblait soudainement nerveux, sans vraiment expliquer pourquoi. Il savait qu'il aurait eu le temps de la récupérer et cela lui rongeait certainement plus l'esprit qu'être enfermer dans une prison. Acquiesçant bêtement, il regarda l'autre homme et lui dit qu'ils partaient maintenant. Will soupira silencieusement et remonta en selle, reprenant les rennes comme il se devait. L'animal était nerveux, comme les deux menteurs. Elle sentait qu'il allait tout faire capoter s'il continuait. Ben était capable de raconter des histoires s'en dessus dessous, mais il avait tendance à trop parler, et là c'était le cas. L'homme avait sûrement remarqué cette situation mais il ne semblait pas chercher à comprendre. Il voudrait certainement partir au plus vite au risque de trop en savoir, ou alors se serait le contraire.

Ils marchèrent pendant deux longues heures, et c'était Ben qui mettait de l'ambiance. Il était en train de raconter des histoires de tout genre, mais il fut obligé d'arrêter lorsque Holly posa l'arme sur sa tête. Il était en train de raconter pourquoi elle était si mystérieuse. Et jamais elle n'aurait pensé à cela. Elle, enfin Will muet depuis tout petit aurait été enfermé dans une grange qui aurait pris feu. Son père qui était l'oncle de Ben était un paysan qui n'avait pas payer ses dettes. Des hommes auraient mis le feu à la grange et une planche avec de la ferraille lui serait tombé sur une partie du corps. Des cicatrices avait balafrés l'enfant et depuis il se cache parce qu'il fait peur à voir. La jeune femme aurait bien voulu rire de cette histoire qui aurait pu être vrai mais elle s'abstint. Impassible sous son bandeau, elle regardait du coin de l'oeil les expressions de l'homme. Ben s'arrêta lorsqu'il allait raconter une anecdote sur une catin qui aurait fuit à la vue de Will. Elle avait posé assez méchamment son arme sur le crâne de Ben qui leva les mains comme par habitude lorsqu'il se faisait attraper. La route allait être longue.... Très longue …

Au loin, on voyait la ville qui s'approchait peu à peu d'eux. Ben avait finalement décidé de se calmer et le silence s'installa ce qui était agréable. Un train crachait prêt de l'horizon, et l'on entendait vaguement le bruit de ce cheval de fer. Au fur et à mesure, les trois ''hommes'' entendaient les bruits de la ville. Des hommes à cheval passés à côté deux pour aller vers une autre ville des alentours, on pouvait entendre des tirs, des riches, des roulottes qui grinçaient, des hennissements en tout genre. Ils passèrent devant un arbre avec une corde, certainement inutilisé depuis un bon bout de temps. Elle jeta un regard discret au sol et vit de la mandragore sèche. Cela faisait un bon moment que personne n'avait pas été pendu... Hmm, cela n'annoncer rien de bon.

Bon l'ami... à une prochaine fois! Dit-il en faisant en simple signe de tête.

Holly n'en fit et rien et continua sans faire le moindre signe de tête. Elle descendit du cheval et sentie que sa jambe lui faisait mal. Le fait d'avoir sauter au sol d'un coup sec n'avait pas arranger la chose. Cela ne se verrait pas normalement mais elle préférait accentuer la chose lorsqu'elle se cache que lorsqu'elle s'habille comme une femme. Elle récupéra une sacoche accrocher à la selle et attacha le cheval non loin d'un bac à eau. Elle verrait s'il peut le vendre. Ben s'approcha d'elle et fit un signe de tête.

Bon, soixante quarante, je te rappelle...

La prochaine fois que tu parles autant... je te coupe la langue... murmura-t-elle en serrant les dents, baissant la tête pour que l'on ne regarde rien.

Oh ça va, il a rien compris! Dit-il en lui donnant une petite tape sur l'épaule qui eut comme réponse, un coup de coude dans le cou (répète ça plein de fois) ce qui l'obligea à se taire.

Pomme d'Adam quand tu nous tiens! Elle lui fit un signe de tête et ils se dirigèrent vers la maison du Marshall... Elle lui demanda dans un murmure s'il savait où était le shérif, et il semblait être venu plus d'une fois dans cette ville...

Je fut content de voir qu'aucun des deux hommes n'était en désaccord avec l'autre en ce qui concerne le fait de me conduire à Dodge City.
Ca sera pour moi l'occasion d'y faire une halte pour une durée que je ne connais pas encore mais qui sait, peut-être que je vais y passer plus de temps que prévu.
Ce n'est pas un problème enfin, pour le moment je dois au moins essayer de me trouver une nouvelle arme, je ne peux pas prendre le risque de me déplacer dans une ville qui m'est inconnue et non armé en plus de cela.
Les risques sont bien trop élevés, je ne veux pas prendre de tels risques surtout qu'avec ces foutus sauvages, je suis passé proche de la mort.
J'ai bien faillis y rester et je serai mort accroché à ce pieu en bois si ces deux inconnus n'étaient pas venus à mon secours, même s'ils ne le veulent pas, arrivera bien un moment où je serais contraint de leur rendre un service ou deux.

Enfin nous nous mettons en route, l'homme le plus silencieux à cheval, moi et l'autre bavard suivant à pied. Pendant plus de deux heures de marche, il n'a pas cessé de parler sans arrête, c'est quelque chose que je ne supporte pas.
Mais je ne suis pas en position de force, je ne peux donc rien dire mais dans un autre cas de figure, je lui aurais surement collé le canon de mon colt sous son nez avant de lui demander de se taire une bonne fois pour toute.
C'est finalement ce Will qui s'en chargea à l'aide de son arme qu'il pointa en direction du bavard, drole de sitution pour deux hommes qui sont censés travailler en équipe.
Enfin, c'est ce que je pense d'eux mais ce n'est peut-être pas du tout le cas qui sait mais tout ceci ne me regarde pas.

Nous nous sommes remis à marcher alors qu'au loin, la ville de Dodge était déjà visible, de la fumée qui s'échappait de quelques cheminées, des chevaux montés par des hommes visiblement bien armés mais surtout, une certaine activité qui ne me laisse pas indifférent.
C'est le genre de ville que j'aime fréquenter, les bagarres sont monnaie courante, les tournois de poker également et je ne vous parle pas des duels en pleine rue.
De réputation, je n'ai pas entendu grand chose de bon sur cette ville, les marshals y sont nombreux et la banque est dite imprenable, nous verrons ça avec le temps.

Quelques minutes de marche en plus et nous voici à l'entrée de la ville où Will ne tarde pas à descendre de sa monture ne cachant pas une certaine douleur à l'une de ses jambes.
Des jambes aux formes plutôt étranges et rares chez un homme mais ce n'est qu'un détail après tout, rien de bien intéressant.
Alors que ce Ben me salue, je lui adresse un petit signe de la main affectif avant de lui dire.

« C'est promit l'ami, on s'reverra ! »

Petit coup d'oeil vers l'autre homme au visage entièrement camouflé par un chapeau et un bandeau.

« A la prochaine Will. »

Et me voici enfin partit, pour l'instant, je n'ai aucun but précis en tête, il va me falloir trouver quelques vêtements supplémentaires et du matériel avant d'aller m'acheter une arme à l'armurerie.
Et justement, c'est en fouillant dans le fond de l'une de mes poches que je découvre quelques pièces, il doit y en avoir pour quinze dollars environ.
C'est déjà un bon début, je vais essayer de démarrer avec cette somme...

Fin

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